Cannabis Bourbon Research (CBR) développe du zamal thérapeutique de La Réunion

3 / ZAMAL TOUT KOULÈR

Dans ce troisième épisode de Zamal tout koulèr, nous sommes allés à la rencontre de Sébastien Bénard, chercheur en cannabis thérapeutique. La start-up CBR (Cannabis Bourbon Research) est hébergée dans les locaux de la CYROI, qui « anime et développe une plate-forme pluridisciplinaire en santé et biotechnologies ». Le but de cette start-up : faire des croisements génétiques pour créer de nouvelles variétés adaptées aux besoins médicaux. À côté du cannabis thérapeutique, il dispose également du matériel nécessaire pour réaliser les tests de conformités sur les récoltes des agriculteurs de CBD de la Réunion.

« On n’est pas en train de jouer, on crée une nouvelle filière »

À la Réunion et en France, le cannabis est une plante illégale très contrôlée dans le marché pharmaceutique. Cependant, elle a des vertus indéniables pour certaines pathologies. C’est pourquoi Sébastien Bénard à créé sa start-up CBR. L’idée se résume en quelques mots à faire des croisements entre variétés pour en obtenir de nouvelles, qui répondent à des besoins très spécifiques dans le cadre du cannabis thérapeutique. Un travail chirurgical pour mener à bien ces expérimentations, qui demandent beaucoup plus de contrôle et de gestion que pour la filière « bien-être » du cannabis (CBD qu’on retrouve en vente). Ces nouvelles variétés qu’il développe sont pensées pour favoriser sa culture à La Réunion, avec les avantages et inconvénients géographiques.

Des analyses cruciales

En parallèle, et c’est le thème de la vidéo ci-dessous, CBR effectue des analyses sur les récoltes d’agriculteurs de l’ile avant la mise en vente sur le marché.

Dans cet épisode, nous allons tester un échantillon de récolte d’un agriculteur de l’ile. Cette récolte doit impérativement passer par des analyses, avant d’être mise sur le marché. Le plus gros défi, et le plus gros stress, est de passer sous la barre légale des 0,3% de THC (le Tétrahydrocannabinol responsable des effets psychotropes). Si ce n’est pas le cas, des mois de travail pour ces agriculteurs tombent à l’eau ou presque. Si le taux de THC est légèrement supérieur à cette limite, il y a jurisprudence, et les agriculteurs peuvent alors décider de transformer leur récolte pour en faire de l’huile. Des coûts supplémentaires, mais qui évitent de tout jeter à la poubelle.

Des dérives

Sébastien Bénard évoque aussi des dérives du THC qu’on retrouve sur le marché légal, comme l’avaient évoqués les deux spécialistes du dernier épisode, qui respectent pourtant les normes imposées. « On trouve des bonbons au THC qui sont certes en dessous du 0,3%, mais qui ne contiennent aucunes traces de CBD pour contrebalancer. On devrait plus parler de ratio CBD/THC. Le CBD va être un peu la molécule inverse de THC, elle va minimiser ses effets psychotropes. Là, il n’y en a pas, et le problème, c’est que si tu en prends 3 ou 4, le THC va s’accumuler et va avoir des effets psychotropes. » Une ambiguïté qui permet tout de même de trouver des produits psychotropes sur le marché légal, qui comble, ou non, les consommateurs.

Etienne Satre

Lire également : Analyse d’un échantillon de haschich issu du marché noir

Zamal tout koulèr

Parallèle Sud se lance dans une série sur le zamal à La Réunion. De près ou de loin, tout le monde a une histoire en tête au sujet du cannabis. Nous sommes tous concernés. Notre objectif c’est d’en parler sans tabou et sans crainte. Ouvrir les yeux sur un phénomène de société qui traverse les siècles. Nous donnerons la parole, anonymement ou à visage découvert, à un maximum d’acteurs de cette histoire, ce drame, ce trafic, cette industrie, cette question de santé publique, cette culture, cette agriculture, cette identité, etc. La vie de beaucoup de gens est mêlée à cette plante. Il va de soi que les informations, images ou articles présentés dans ce dossier sont uniquement à but informatif et ne constituent en aucun cas une incitation à la consommation de cannabis. De même, nos interlocuteurs expriment leurs propres opinions qui peuvent être contredites.

A propos de l'auteur

Etienne Satre | Etudiant en journalisme

Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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