Le festival Court Derrière a révélé une vérité : le cinéma réunionnais ne se contente pas d’être vu, il parle, il vibre, il contemple l’âme créole. Garanti 100 % Kréol clôt magistralement cette édition, comme un manifeste artistique et spirituel. Entre fonnkèr, remise de prix et témoignages, le public a été transporté dans l’âme de La Réunion. Citoyennes et citoyens, à votre kiltir , Garanti 100% Kréol…
Lors de la clôture du Festival Court Derrière au cinéma Lacaze à Saint-Denis, le 4 octobre 2025, le réalisateur Laurent Pantaléon, accompagné du jury – Françoise Vergès, Annie Darencourt , Camille Jean-Jacques et Mohamed Said Ouma – a transmis une vision profonde du cinéma créole. Entre fonnkèr, remise de prix et témoignages, le public a été transporté dans l’âme de La Réunion.
Laurent Pantaléon : parole Kréol et esthétisme audacieux
Le film de Laurent Pantaléon, Garanti 100 % Kréol (2024, 63 min), explore les pratiques spirituelles réunionnaises autour des talismans (« garantis »), à travers une esthétique mêlant photographies, images filmées, rituels et musique.
Devant le public, Laurent Pantaléon largue son fonnker : « … le film i apèl Garanti 100 % Kréol … mi kit sur un zile où na poin personne na jamais vu la mer, … mi pik un tête dans l’océan … mi voit ensemb mon band frères … pour regard un film Garanti 100 % Kréol, contentement dans le cœur, l’amour dans le cœur, la joie dans le cœur … »
Laurent Bouvier, assistant réalisateur du film, confie son ressenti : « Le voir comme ça… Ça marque. Beaucoup d’émotion, c’est l’effet du cinéma aussi, le film est magnifique, c’est la magie de Laurent. »
Mohamed Said Ouma : « … Laurent utilise beaucoup de photos … c’est hyper puissant … on est vraiment dans l’âme Créole … les moments musicaux sont vachement beaux … je pense qu’il va bien vieillir ce film parce que c’est un intemporel … »
Un festival engagé autour du cinéma international
Le festival Court Derrière, dédié aux cinémas internationaux, célèbre sa 7ᵉ édition à Saint-Denis.
Mohamed Said Ouma , réalisateur et scénariste rappelle l’importance des lieux, de la culture et des partenariats locaux pour soutenir le cinéma réunionnais dans toute sa richesse. La sélection rassemble des films venus d’Afrique — Cameroun, Cap Vert, Égypte, Éthiopie, Sénégal — de l’océan Indien : Madagascar, La Réunion — des Antilles — La Guadeloupe, la Martinique — et du Brésil, avec un jury professionnel accompagné d’un jury étudiant.
Palmarès et voix du jury
La présidente du jury, Françoise Vergès et la Présidente du jury étudiant Camille Jean-Jacques ont décerné :
- Le prix Elie du jury professionnel à The Last Harvest de Nino Miranda (Cap-Vert)
- Le prix Marie Hélène Ethéocle de la meilleure interprétation à Dany Mablouke dans Charognards de Brayan Carron (La Réunion)
- Le prix Madeleine Beauséjour du meilleur film de l’océan Indien à Ombi de Kuro Mi (Madagascar) ».
- Le prix Makandal du jury étudiant à Soxamoon d’Ibrahima Ibou Barry (Sénégal) et en mention spéciale, The River de Herrana Addisu (Ethiopie).
Mohamed Said Ouma annonce aussi le prix du public Héva : « Le prix du public, ce sont Les Polichinelles d’Adèle Mariamal, Violaine Charlier, Lucile Le Gavrian et Lisa Thibaut (La Réunion) ».
Au-delà des récompenses, le festival Court Derrière a révélé une vérité : le cinéma réunionnais ne se contente pas d’être vu, il parle, il vibre, il contemple l’âme créole. Garanti 100 % Kréol clôt magistralement cette édition, comme un manifeste artistique et spirituel… Citoyennes et citoyens, à votre kiltir, Garanti 100% Kréol !!!
Franck Butel
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