[Bisik] Le Rock à la Buse embrase la scène

LE CONCERT DE JOAN’R, MONOÏ, THE CIRCLE-A ET JOHNNIE CARWASH RACONTÉ PAR LE BISIK

Vendredi 10 mars, le festival Rock à la Buse s’est amarré au Bisik, avec à son bord l’esprit festivalier qui nous a tant manqué depuis l’arrêt du Art Rock & co Festival du Bisik. Une étape de choix pour cette seizième édition avec trois groupes d’exception : Monoï, les premiers à avoir monté un groupe de Oï à La Réunion, la bande The Circle-A qui revient de 8 ans de retraite spirituelle et Johnnie Carwash venu tout droit de l’Hexagone pour distiller un garage bordélique très inspiré. 

Amateurs de rock, nous attendions impatiemment cette nouvelle édition du Rock à la buse et son esprit frondeur et pirate, forcément, qui s’emparait pour la première fois du Bisik pour un rendez-vous incroyable. Porté par l’association Ravine des Roques et Maudit Tangue, Le Rock à la Buse mettait donc cap à l’Est avec la même passion qui anime Pascale, Gaël et toute la team depuis sa création. 

Le gorille rageur de l’affiche réalisée par Brüno, auteur de  BD qui a sorti l’album T’zee (Dargaud – 2022) avec Appollo au scénario, voulait donner le ton de ce grand rendez-vous…  Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’était réussi ! 

Comme à l’accoutumée, la soirée a démarré à 19 heures avec un warm’up enlevé de Joan’r, notre DJ résident, installé exceptionnellement à l’intérieur du Bisik, face au bar, au cas où la pluie aurait voulu jouer les trouble-fête. Avec une set list toujours éclectique, notre pirate maison est parti à l’abordage des genres musicaux pour un tour de chauffe incroyable. 

Avec Monoï, continuons le combat !

À 20 heures tout pile, entrée en scène de Solweig, Charlou et Johnny, le trio anti déshydratation et autobronzant. Nos trois compères envoient du lourd avec un punk rock métissé par les langages et influences qui puisent dans les cultures créole, française et anglaise. Le concert commence avec un « Sounds of siren » hypnotisant qui a bien failli perdre quelques pirates présents dans la salle. En surmontant leur « Dernier rempart », le public a apprécié les voix de Johnny et de Solweig, tandis qu’à la batterie, Charlou se déchaînait en souriant franchement.
Vous n’étiez pas encore si nombreux à remplir l’avant-scène, mais ça n’allait pas durer et tous étions ravis de cette entrée en matière tonitruante qui annonçait une soirée rock dans les cordes.  

« Bière, baston, football » , « Dans les tribunes » convoquent l’esprit de la Oï ! pour un public conquis qui s’agitait déjà sur les rythmes entêtants du trio. Sur « Comme des frères » , « The leash », ça tapait du pied et les corps se relâchaient alors que l’équipage continuait avec « Marée noire » , « Batay coq », « Pas d’kanyar dans mon bar », ou encore « Hearth full of pride » qui nous a rendu « Plus fort que tout » et pas « Pour la gloire » !

Chaque composition rassemble en abordant des thèmes quotidiens portés par les skinheads comme solidarité, violence sociale ou football, of course ! Après ce concert mémorable, c’est avec impatience que nous attendrons la sortie de leur album… Affaire à suivre !

Punk’s not dead

A 21 heures, on est rock mais ponctuels. The-Circle A, le groupe punk rock le plus british que La Réunion aie connus, trinque à son grand retour sur scène avec à la guitare Marco, Penny à la voix, Lulu à la guitare basse et JL à la batterie. 

Le groupe de poets, ravi d’être à nouveau sur la piste, nous assène d’emblée un anarcho-punk endiablé influencé par le métal, le rock’n’roll , le punk rock et la révolte, toujours la révolte. 

Le band démarre fort avec des compositions de son album « Personality lobotomy » qui pourtant n’en manque pas ! Une ode à la décroissance avec « Sugar, salt, fat » , « Greedy Bastards » et à l’écologie, aussi, « Plastic crap », « Earth parasites », « Fukushima » , qui nous entraîne dans un rock revendicatif jouissif et puissant. Un hommage à « John peel », légende du rock et quelques autres gourmandises devrait nous permettre de ne pas oublier leur nom, « What’s my name » ? L’arrivée de la deuxième guitare ajoute force et énergie à l’équipe et c’est plus nombreux et avec beaucoup d’énergie qu’après avoir chanté tout l’été, vous dansiez maintenant au Bisik, dans la douce moiteur du lieu tandis que la pluie faisait enfin son apparition à l’extérieur… Mais ça n’allait pas durer…

Johnnie Carwash, un antidote à la morosité

À 22h04 (soyons toujours précis), la salle était pleine lorsque Johnnie Carwash, fraîchement débarqué de l’Hexagone, a démarré sa tournée sur notre île dans la vouve du Bisik. Pas le temps de les annoncer que les voix envoutantes du trio lyonnais avec à la guitare Manon, à la batterie Maxime et Bastien à la basse, résonnaient déjà dans nos murs.

Entre punk frontal et slow à fleur de peau, le groupe nous a dévoilé son tout dernier album, « Teenage ends », en démarrant par l’inoubliable « I don’t give a shit », pas nous, et en poursuivant avec des titres plus inquiétants mais sur le même ton désinvolte, « Anxiety » , « Teenage ends » ou « Public toilet ». Pour rester vivant, le trio a continué son show quatre étoiles avec  « U want me dead » , « Slut skirt », que nous ne traduirons pas, , ou encore « Nothin » qui fut un tout magistral !

Les amateurs et amatrices de rock, qui n’ont pas laissé la météo capricieuse les priver d’un tel événement, étaient comblés et ont presque regretté que la soirée s’arrête si vite, tout est relatif, malgré l’averse qui s’est abattue en fin de soirée.

Lors de la soirée, il était possible d’acheter des t-shirts et tots-bags en souvenir du festival, mais aussi en soutien aux groupes « Monoï », « Johnnie Carwash » ainsi que des vinyles et cd et autres goodies du label peï Maudit tangue. Pour vous restaurer, beboon streetfood proposait de délicieux fingerfoods tandis que le Zantak vous préparait ses burgers couleur locale. L’occasion de rappeler également notre partenariat avec Agi-Son qui nous permet de mettre à disposition gratuitement des protections auditives pour petits et grands !

Aurélie Subijus et Pascal Saint-Pierre

Régie : Alexandre Duchemann
Son : Vincent Gerbith
Lumières : Julien Lemelle
Photos : Iris Mardemoutou

Teddy Iafare-Gangama, Terlaba et Thilissa le 17 mars

Le vendredi 17 mars, nous recevrons le dernier projet de Teddy Iafare-Gangama, Terlaba, prévu de longue date, trop souvent reporté et que nous sommes très heureux de pouvoir enfin accueillir… En deuxième partie de soirée, c’est Thilissa, projet électro-oriental venu d’outre-mer qui enflammera la scène du Bisik.
Carnet de voyages poétique, Terlaba est le dernier volet d’un triptyque entamé en 2010 avec le premier album de Teddy intitulé Isi Anndan. Son deuxième opus, Aterla, est un regard sur le temps présent. L’artiste y questionne son identité multiple et la complexité de sa situation de Réunionnais dans les mondes européen et économique très éloignés des réalités de son île, avec lequel il doit pourtant composer. Ce dernier opus, Terlaba, est une échappée vers des destinations particulières faite d’aventures qui se construisent toujours autour du texte et de l’identité créole. Une rencontre, un dialogue, un échange, exaltés par les humeurs, les couleurs et les images qui transportent pleinement le fonnkézèr. Ses trois albums proposent ainsi un cheminement dont le point de départ, une introspection, invite à se poser dans le temps présent.
Si nous connaissons la voix douce et chaude de Syna Awel à travers son projet jazz oriental, c’est la force de ses ancêtres que l’on entend à présent à travers les vibrations de ses cordes vocales. Grâce à Dilo, compositrice et percussionniste réunionnaise, connue pour son univers artistique coloré et engagé contre les discriminations, nous avons découvert ce nouveau projet electro deep minimal. Dilo accompagne sur scène la chanteuse Syna Awel qui s’entoure également de Tahine, multi-instrumentiste d’origine malgache.
Le trio fusionne chants traditionnels et kabyles et transe électronique inspirés par Acid Arab, DJ Snake, Paul Kalkbrenner, Boris Brejcha ou encore Charlotte de Witte. Combinaison semi-acoustique qui permet aux trois musiciens d’alterner chant, coquillage, bendir, trombone, derbouka et karkabou, sur fond de polyrythmie et nappes mélodiques. Cette musique autant festive que spirituelle permet à Syna Awel, Tahine et Dilo de porter avec élégance un message d’unité et de paix entre les cultures, les générations et les genres. Une soirée qui vous invite au voyage et qu’il ne faudra surtout pas manquer ! Rendez-vous 

***Bios express*** 

*Teddy Iafare-Gangama* créateur de poésie sonore et de fonnkèr, avide de projets polymorphes inspirés par tout ce qui constitue le patrimoine, navigue régulièrement entre créations musicales, ateliers de partage et publication de livres. Sur scène, ses fonnkèr s’habillent de rythmes qu’il a récoltés tandis qu’il sillonne le monde. L’esprit jazz structure ses compositions, permettant à la fois des partitions improvisées et des mélanges sensuellement épicés. Il s’enrichit et s’émerveille en permanence, continue de cadencer sa pratique d’influences musicales éclectiques, tout en mêlant les sonorités de son île natale, déjà multiples, à celles qu’il emprunte à d’autres cultures. Ses créations s’appuient sur un spectre musical très large qui puise son originalité dans les vinyles qui l’accompagnent depuis son adolescence. 

*Syna Awel* Portée par les traces de ses aïeux, auteurs, compositeurs et conteurs d’un village des montagnes de Kabylie, Miss Awel, la parole en kabyle, décide de perpétuer la tradition orale amazigh par le chant et l’écriture qu’elle commencera toute jeune. En quête de lumière pour nourrir son inspiration, elle élira Nice comme port d’attache à son beau parcours et débutera sa carrière avec le compositeur brésilien Marcus Cecconi alors résident de la Riviera. Ensemble, ils réaliseront un projet soul où l’on sentira les prémices latino-orientales de leurs origines. Par ce premier album, Syna Awel, multipliera les scènes et les belles rencontres artistiques qui la mèneront jusqu’à Miami et Kingston dans le célèbre Studio de Bob Marley Tuff Gong sous la direction artistique de Dean Fraser. Riches de ces expériences musicales et humaines, Syna Awel revient de ces voyages avec une détermination certaine, à puiser dans ses racines. Elle prend le parti de ne pas sortir son album anglophone afin d’écrire et chanter en kabyle avec des arrangements aux sonorités africaines. Dans cet élan et motivée par la rencontre avec le chanteur Idir, elle fait appel aux influences afro-jazz-world de la pianiste Béatrice Alunni, du bassiste Jean Luc Danna et du percussionniste Alain Ruard. L’énergie du quartet crée un bel écrin pour les mélodies envoûtantes de la voix douce et chaude de Syna Awel. Recrutée par le groupe Ifriqiyya Electrique depuis 2020, elle occupe la place de chanteuse lead dans leur projet de transe saharienne aux arrangements électro indus, impulsé par François Cambuzat. Son hyper 

activité l’amène à sortir au même moment son premier conte berbère illustré en septembre 2021 « Princesse Nelya et le temps », un second en avril 2022, « Amchiche » aux éditions du Jasmin et un troisième en novembre 2022 « Princesse Nelya à Contre Sens » aux éditions Imago. 

*Dilo* compositrice réunionnaise, qui se forme à la musique électronique lors de ses études au conservatoire de Villeurbanne. Née du désir de mélanger sonorités acoustique et électronique, Dilo, batteure entre autres de Geiko Bam, décide de papillonner entre plusieurs mondes. Depuis ses racines réunionnaises, à l’Angleterre où elle a vécu et goûté à la musique électronique, elle parcourt ses fascinations sonores pour l’Amérique Latine, l’Inde et tous les endroits qui la font vibrer. Avec un univers artistique coloré mais surtout engagé contre les discriminations, Eat My Butterfly passe des messages subtils autour de l’écologie et du vivre ensemble. Rythmiques maloya, syncopées ou encore afro font la base des synthétiseurs et de la teinte électronique house du projet. 

Vendredi 17 mars

Ouverture des portes 19h

Infos / résa au 0693 63 39 39

Entrée 8€ en Prévente Adhérents sur Internet (10€ non adhérents) / 12€ sur place 

Buvette et restauration sur place

Achetez vos places : https://urlz.fr/kvtU

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