[Bisik] L’’inoubliable retour au peï d’Olivier Ker Ourio

SINGULAR INSULARITY AU THÉÂTRE LES BAMBOUS AVEC LE BISIK

Dimanche 8 octobre, Le Bisik recevait avec un grand bonheur Olivier Ker Ourio en quintet au théâtre Les Bambous pour un concert jazz enraciné d’exception très attendu par un public impatient, venu en grand nombre pour assister à cet événement.

Après 9 ans loin de son île, Olivier Ker Ourio (OKO pour les intimes) faisait son grand retour sur la scène réunionnaise pour présenter son dernier projet, « Insular Singularity » accompagné de musiciens de talent. Et après deux concerts au Téat Plein Air et au Théâtre des Sables, la salle du théâtre Les Bambous était malgré tout pleine à craquer en ce beau dimanche après-midi que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Pour son projet « Singular Insularity », dialogue fraternel entre les cultures créoles cousines, Olivier s’est entouré des talentueux musiciens, dont l’artiste martiniquais, l’incroyable Grégory Privat que certains ont sans doute déjà découvert dans son projet Solo (album Yonn à découvrir), aux claviers et au chant, du jeune musicien guadeloupéen, l’impétueux Arnaud Dolmen à la batterie, que nous avions découvert au Rencontres AJC en 2021 dans son duo LéNoDuo avec Leonardo Montana, de l’artiste cubain Abraham Mansfarroll qui a partagé ses percussions élégantes avec les plus grands (Chucho Valdes, Ibrahim Maalouf, Ernesto « Tito » Puentes, Charles Aznavour…) et du mauricien Gino Chantoiseau à la basse impérieuse qui multiplie lui aussi les collaborations.

Olivier Ker Ourio est ici compositeur mais aussi auteur sur le titre « Payanké » interprété par Grégory, et bien sûr chef d’orchestre d’un projet unique qui a séduit l’ensemble des spectateurs sans amabage. I

Inspiré par Toots Thielemans, maîtrre incontesté de l’harmonica chromatique, OKO mène son band avec maestria et dès la deuxième composition, les doigts de Gregory Privat s’emballent sur le piano. Dans une énergie détonante il guide l’ensemble pour que l’euphorie soit générale. Un climax remarquable, dont on ne redescend qu’en douceur. Le public l’a exprimé à l’unanimité entre chaque chanson, « wahou », que d’émotions et de sensations avec ce puissant quintet.  Une émotive transe collective, un jazz chaleureux, créé par des virtuoses qui manifestent chacun leur singularité. Olivier nous envoûte avec ses harmonicas, une véritable harmonie règne entre les musiciens honorant insularité, ancestralité et les créolités assumés.

Le Jazz OKO la fann nout dépitasiyon

Un concert puissant, aux apogées nombreuses et chaque fois imprévisible. Olivier nous y offre ses compositions, « Zenfan la creuse » qui s’ouvre sur un magnifique solo d’Abraham Mansfarroll ,  « Larg pas tiembo » , « Souffleurs » et « Insular singularity ».

Généreuses émotions, le jazz se fait langage et résonne au plus grand ravissement de petits à grands. À la fin du concert, on en redemande et le quintet termine avec « Gramoun Zano » en hommage au saxophoniste François Jeanneau qui comme Henri-Claude Moutou, présent dans la salle, a guidé le jeune OKO sur les chemins du succès au tout début de sa carrière. Un dernier jaillissement de titres du patrimoine réunionnais merveilleusement réarrangés …  « Le Roi dans les Bois » certes mais aussi sur scène sans conteste en ce merveilleux dimanche après-midi à Saint-Benoît où « Rest’ La Maloya » la rest la minm é la fann nout dépitasiyon histoire de démontrer, s’il en était besoin, que le jazz est tout sauf inaccessible…

 Aurélie Subijus

Photos : Iris Mardémoutou

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