[Bisik] Un hors-série Electropicales entre dystopie rayonnante et sombres utopies

LE CONCERT DE JOAN’R RUN, ALEKSAND SAYA ET INSULA RACONTÉ PAR LE BISIK

Le vendredi 14 avril, le Bisik recevait un nouveau hors-série Electropicales, avec deux fiers représentants de la scène électro maloya: InSula, un avatar qui se nourrit d’une idée rétro-futuriste, où s’entrechoquent les rythmes du monde vers un concept maloya-afro-futuriste et Aleksand SAYA avec son M’Bass, un subtil mélange entre percussions traditionnelles, machines électroniques, voix envoûtante et messages mystiques.

Les portes du Bisik s’ouvrent à 19h avec Joan’r Run. Notre DJ résident s’est dépassé pour nous proposer un djset surprenant koté jardin avec un départ aux caraïbes avec des sons konpa et dancehall en passant par du Skrillex bien électrisant pour finir sur de l’amapiano.

Il a exceptionnellement mixé jusqu’à 20h30, avant de laisser place à Aleksand Saya. Sous un ciel dégagé, koté jardin et koté kour, beaucoup d’entre vous profitent de la convivialité et de la fraîcheur des lieux, mais aussi de la vidéo projection du concert pour pouvoir rester près des vôtres et apprécier l’instant. 

Sur la scène, dans une atmosphère nébuleuse, une chaleur mystique commence à monter quand Aleksand Saya commence à s’emparer des machines et de son bobre électrisant. Aleksand enchaîne les loops en live, du kayamb aux percussions bien dosées puis nous attire dans son “Sayaverse” utopique avec son titre “Amèn Amwin” et sa voix transcendante.  Une douceur musicale fusionnant chant maloya et musique électrique, Aleksand Saya nous partage sa pilule verte, nous rappelle de créer, conscients de nos choix et de notre pouvoir de décision. Avec “Kado la” finement ficelé, Aleksand ajoute un soupçon d’amapiano à son maloya fusion. Il nous a partagé ce présent en exclusivité dans la vouve du Bisik. Le public se laisse alors porter par les battements de roulèr, de sati, de piano harmonisé et de tambour malbar. 

Saya, vêtu de blanc tel un voyageur sayaversel continue avec les prémices de son EP Subkultur, “Mové zerb”dans lequel il prône l’entente entre les communautés.

Un final avec “Domin” où il nous dépeint ses envies de découvrir le monde et revenir pour partager ses expériences “Dérièr soley” et “Kabar Gayar” qui affirme sa Kréolité. Le public était ravi de découvrir ou redécouvrir l’artiste aux inspirations métissées qui a fait le choix de passer du dancehall à un maloya fusion personnalisé qu’il appelle le M’Bass. L’artiste nous invite à créer notre vie en faisant des choix conscients. Il nous rappelle toujours avec émotion que c’est grâce à toutes les personnes présentes que des moments aussi intenses existent et nous encourage à continuer de créer chaque instant consciemment. 

Un maloya-afro-futuriste transcendant

Après un bref changement de plateau, place maintenant au maloya-afro-futuriste en compagnie de l’artiste pluridisciplinaire Insula qui nous dévoilera sa créature métissée, “TRMBA”, qui résonne de facto avec notre époque cosmopolite, album paru en décembre 2022.  Une première pour l’artiste qui officiait auparavant en tant que dj. C’est sous un enchaînement de flashs stroboscopiques que Micke entre en scène avec “Kabary”, une entrée dans son monde, comme une chute dégringolante dans son univers. “En diab” et “Bondié Maloubary” mène le public transcendé sur une danse tribale entre maloya et musique hindouiste avec son jeu de bobre envoûtant et l’intégration de tambours malbars et de chant tamoul. Entre deux morceaux, Insula a concocté une belle surprise, un “ti kado” ingénieusement préparé avec une réédition de “Kabar Gayar” de son ami Aleksand Saya. Le public est ravi et dansant, proche de la transe pour certains en harmonie avec le virtuose des machines électroniques aux commandes de “Spiritual Insularity” et “Tromba”. Un final avec un “Kaloubadia” entre battements saleg, roulements maloya électrisés. 

Une rencontre pleine de surprises et de puissance cosmique pour le public du Bisik qui s’était déplacé en nombre, une fois de plus hier soir, pour cadencer  sur les créations d’inspiration maloya électro de nos artistes authentiques et de leurs créations inimitables. Expérience à vivre et à partager ! 

Alexandre Oucéni et Aurélie Subijus

Régie : Alexandre Duchemann

Son : Vincent Gerbith

Lumières : Sylvain Lallemand 

Photos : Yoann Said Aly

Vendredi 21 avril

Vien azot vendredi prochain pour découvrir Tutti Bueni, duo de musiques tziganes enlevées, venus en exclusivité depuis la France hexagonale, et le talentueux Jim Fortuné pour une soirée bohème aux accents créoles à ne manquer sous aucun prétexte.

Ouverture des portes 19h

Infos / résa au 0693 63 39 39

Entrée 8€ en Prévente Adhérents sur Internet (10€ non adhérents) / 12€ sur place

Buvette et restauration sur place

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Kozé libre

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