marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)

[Madagascar] Des fragrances d’ylang-ylang aux crabes de mangrove

REPORTAGE SUR LE MARCHE DE HELL-VILLE

Le marché couvert de Hell-Ville est sans conteste un point de rassemblement du chef-lieu. La journée, il est envahi à toute heure de touk-touk et de visiteurs. A sa fermeture, les rues annexes se transforment en marché de nourriture de nuit. Des hommes s’y retrouvent aussi pour regarder les matchs de foot sur le grand écran payé par la mairie.

La poussière de la terre sèche s’envole au passage des véhicules. Le bajaj zigzague entre les crevasses sur la route. La roue s’enfonce dans un trou du bitume, l’à-coup me broie le bras déjà serré au fer de la capote. Le chauffeur crie quelque chose et s’arrête. Une quatrième femme pénètre dans le minuscule habitacle, la plus jeune à côté de moi s’assied à cheval sur ses genoux, comme l’enfant d’une autre. Le touk-touk redémarre.

3 000 arias au policier

Coup de sifflet. Le policier fait un signe en direction du bajaj qui s’arrête à nouveau. Le conducteur revient 30 secondes plus tard en maugréant. Il a dû céder 3 000 arias, l’équivalent du prix d’une course sur 20 minutes de route pour une personne. Le matin, les policiers ou les gendarmes sont partout, ils arrêtent une bonne partie des bajaj. En règle ou non, les conducteurs n’ont d’autre choix que de payer pour circuler. Le touk-touk repart.

Sur le trottoir, les femmes le corps tendu vers le ciel transportent des marchandises dans leur panier. Les travaux interrompent la circulation à intervalle régulier. Ce ne sont pas les routes qui sont refaites, mais des morceaux de trottoirs qui sortent de terre. Sur le bord du chemin, un autre chauffeur change sa roue. Les chocs doivent abîmer les carrioles à vitesse grand V. Un coup de klaxon, on dépasse un zébu qui tracte de longs bois de construction. Sur la droite, un hangar vend différentes tailles de bois qui serviront à la construction des bâtiments et habitations.

Vendeurs de riz et moques en tôle

Enfin, après 45 minutes de cahots, le bajaj se gare près du marché couvert de Hell-Ville, le plus grand de l’île. Le nom de la capitale, Hell-Ville, a été donné par les Français en l’hommage à l’amiral Anne Chrétien Louis de Hell, gouverneur de La Réunion, le même qui a donné son nom à Hell-Bourg. Les Français s’y sont établis en 1841 alors qu’ils recherchaient un nouveau port après la perte de l’île Maurice, et Port-Louis, conquise par les Anglais. Hell-Ville a été rebaptisée Andoany, après l’indépendance en 1960. Sur les marches, s’entassent les vendeurs de riz et de pistaches provenant des champs situés sur la côte nord de Madagascar. Je traverse l’agitation et pénètre dans le hall.

  • marché de Hell-Ville à Nosy Be
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
  • marché de Hell-Ville à Nosy Be (photo JSG mai 2023)
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Jéromine Santo-Gammaire

A propos de l'auteur

Jéromine Santo Gammaire | Journaliste

En quête d’un journalisme plus humain et plus inspirant, Jéromine Santo-Gammaire décide en 2020 de créer un média indépendant, Parallèle Sud. Auparavant, elle a travaillé comme journaliste dans différentes publications en ligne puis pendant près de quatre ans au Quotidien de La Réunion. Elle entend désormais mettre en avant les actions de Réunionnais pour un monde résilient, respectueux de tous les écosystèmes. Elle voit le journalisme comme un outil collectif pour aider à construire la société de demain et à trouver des solutions durables.