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[Environnement] Hélicoptères: les nuisances reconnues

L’ACNUSA REND SON RAPPORT

Les Réunionnais sont excédés, mais jamais les autorités n’ont pris en compte la pollution sonore générée par les hélicoptères. Des nuisances reconnues aujourd’hui dans un rapport rendu par l’Acnusa.

Hélilagon hélicoptères
Dès l’aurore, les hélicoptères prennent l’air. (photo PhN)

Quand on parle de nuisances des hélicoptères en France, La Réunion arrive en tête de liste des régions concernées. Pour preuve, le rapport de l’Acnusa  (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires) récemment rendu au Gouvernement, sous-titré « mise en oeuvre de la règlementation sur certains territoires sensibles ». Qui, en effet, peut se targuer de ne pas entendre au moins un hélicoptère chaque jour? à part les sourds, bien entendu, pour paraphraser Georges Brassens. 

Après avoir expliqué ce qu’est un hélicoptère, comment des machines plus modernes sont moins bruyantes et comment un pilotage bien ordonné peut lui aussi réduire la nuisance sonore de ces aéronefs (Ndlr : le « moins de bruit » vanté par les opérateurs locaux veux quand même dire beaucoup de bruit), l’Acnusa propose quelques idées.

Elle explique tout d’abord que « l’île de La Réunion constitue un territoire aujourd’hui très affecté par les nuisances dues aux hélicoptères, justifiant une réponse proportionnée de la part des pouvoirs publics ». L’Acnusa ajoute que « la situation s’est récemment aggravée, avec un niveau de nuisances sonores élevé, suscitant l’exaspération de la population ». 

Parc national

Nous pourrions ajouter que, dans un monde soumis au réchauffement climatique et qui se met en chasse de toute consommation inutile d’énergies fossile, les vols d’hélicoptères à des fins touristiques devraient appartenir à un passé révolu, tout comme les sports mécaniques et autres balades à jet ski. Nous pourrions également souligner que, si quelques touristes s’adonnent à un tour en hélico pendant leur séjour, il ne seraient que cinq pour cent à le faire, eux comme les autres quatre-vingt-quinze pour cent souffrent des survols. 

Comme on peut le voir sur cette capture d’écran, même les baleines ne sont pas à l’abri des nuisances hélicoptères.

Toutefois, on apprend dans ce rapport « la promesse d’une réponse plus forte de l’administration », avec un plan d’action proposé par le préfet et le directeur régional de l’aviation civile. Un plan en cinq points, dont on s’étonne que ces directives n’existent pas encore : transformation de la charte en un règlement, traduction en droit des trajectoires à respecter, contrôle accru des activités des sociétés exploitant les hélicoptères, analyse des signalements, identification des moyens pour assurer une mesure continue du bruit.

Enfin, le rapport propose de renforcer la règlementation de survol du parc national de La Réunion. Là aussi, on ne peut que s’étonner que la règlementation sur notre île soit différente d’autres parc nationaux dans l’Hexagone. Et que dire de l’interdiction faite aux drones de survoler les baleines à moins de trente mètres d’altitude quand on voit des publicités pour vendre des survols en hélicoptères de ces cétacés.

Pour l’association Kolair974, le compte n’y est pas. En effet, l’association qui lutte contre les nuisances sonores des hélicoptères se félicite de « la reconnaissance par l’Etat » des dites nuisances, mais regrette que les recommandations aient déjà été faites, au moins par ses soins, sans réponse des services de l’Etat. Kolair974 regrette également que les ULM et avions de tourisme n’aient pas été pris en compte par l’étude.

Philippe Nanpon

Voir aussi dans l’onglet « documents » le rapport complet de l’Acnusa ainsi que le communiqué de presse de Kolair974.

A propos de l'auteur

Philippe Nanpon | Journaliste

Déménageur, béqueur d'clé dans le bâtiment, chauffeur de presse, pompiste, clown publicitaire à roller, après avoir suivi des études d’agriculture, puis journaliste depuis un tiers de siècle, Philippe Nanpon est également épris de culture, d’écologie et de bonne humeur. Il a rejoint l’équipe de Parallèle Sud pour partager à la fois son regard sur La Réunion et son engagement pour une société plus juste et équitable.