Dans ce nouvel épisode de podcast, Aurélie Dubard Grondin, présidente de l’association O Sphère propose un décryptage de la crise de l’eau actuelle. Située à l’Entre-Deux, O Sphère travaille à la valorisation du patrimoine naturel, culturel et historique réunionnais, et dans ce cadre, travaille à sensibiliser les jeunes publics aux enjeux liés à la protection de la ressource en eau. Dans cette interview, Aurélie Dubard Grondin revient sur les facteurs explicatifs des périodes de sécheresse que connait la Réunion, sur la gestion politique de cette crise mais aussi sur ses conséquences sociales.
Bonne écoute.
Sarah Cortier
Aurélie Dubard-Grondin est chargée de médiation en culture scientifique à Sciences Réunion, et fondatrice d’une association d’éducation à l’environnement et au développement durable, O Sphère. Depuis début janvier, dans un contexte de sécheresse, plusieurs communes, majoritairement dans l’Est, ont été soumises à des coupures d’eau nocturnes. Pourtant, ce sont ces mêmes communes qui en moyenne, et depuis des années, enregistrent les taux de pluviométrie les plus importants de l’île. Explications d’une véritable crise de l’eau globale et systémique…
Pour ce qui est de la version vulgarisée, le fonctionnement naturel du cycle de l’eau suit globalement ces étapes : l’eau des rivières coule jusqu’à la mer, puis s’évapore et se concentre dans les nuages, pour ensuite se transformer a l’état liquide, sous forme de pluie, et rejoindre les rivières.
Un des premiers grain de sable dans l’engrenage, est le dysfonctionnement causé par le dérèglement climatique, notamment à cause de la hausse des températures de l’air et de la mer. Conséquences d’un cycle qui dysfonctionne: au même moment où l’on connait des niveaux extrêmes de précipitation, on connaît à d’autres endroits des niveaux extrêmes de sécheresse. Cette pression, impacte le cycle à l’échelle locale.
Sur l’île, les déficits de pluviométrie impactent les réserves de ressource en eau, par un processus qui n’est pas toujours visible, donc pas toujours facile a comprendre. Dans le cirque de Salazie, par exemple, le fait que les cascades coulent encore n’a pas de lien direct avec l’apport de l’eau au robinet. De la même façon, il peut être complexe de comprendre comment, suite à des périodes de fortes précipitations liées aux cyclones, on peine à alimenter l’ensemble du territoire en eau potable.
Ce qu’il faut comprendre, et ce qu’explique Aurélie Dubard-Grondin, c’est que les précipitations de l’année passée par exemple, malgré les cyclones Candice et Bélal, n’ont par exemple pas suffit à remplir les nappes phréatiques, pour les mois qui ont suivi. Celles-ci représentent pourtant en clair, le plus grand réservoir en eau potable, dans lesquelles est captée l’eau dédiée à nos usages quotidiens. A cela s’ajoute également de nouvelles pressions sur la ressource, liées aux activités anthropiques.
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