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L’agriculture en colère

LIBRE EXPRESSION

L’agriculture en colère ! 

Le pouvoir d’achat des agriculteurs écrasés de charges et de sur-normes ne cesse de baisser. Le pays s’étouffe par la bureaucratie européenne déconnectée de la réalité ! 

Le moral des agriculteurs est au plus bas, incompris, ignorés, souvent mis en cause par certains écologistes qui d’une certaine manière ont contribué à ce conflit ! Qui connait mieux la nature qu’un agriculteur ? Peut-on raisonnablement contester à un éleveur l’amour qu’il porte à ses bêtes, comme le font certains « intégristes verts » ?
Qui n’a pas été choqué par ces antispescistes attaquant aves violence des bouchers charcutiers , allant jusqu’à balancer des cadavres de foetus de porcelets dans leur vitrine ? Ou les attaques en règle par des écologistes activistes vandalisant les systèmes d’irrigation ? Je ne vous parle même pas de certains personnages politique pétris de certitudes et  portés aux nues par les médias reconnaissons-le, pour lesquels  faire cuire un steak serait l’expression « d’un patriarcat viril ». L’éleveur qui entend ce niveau d’inepties , il devient fou ! 

Les conditions de vie précaires, la concurrence accrue et souvent déloyale, la solitude ainsi que les difficultés économiques engendrent un taux de suicide important dans le monde agricole.

Bousculés sur leurs pratiques, vilipendés pour leurs méthodes de production, nos agriculteurs vivent un malaise grandissant avec le dénigrement systématique de leur métier ! Notre modèle  agricole est malade ! 

L’agriculture, c’est ce qui nous nourrit, c’est la vie ! 

Les engagements, les paroles, les promesses, les tapes sur l’épaule surtout devant les caméras y veut roule à nous  cari sous d’riz, elles sont vaines à faire taire cette colère. 

Depuis grand matin, les agriculteurs, sont sur leur exploitation : ils ne comptent pas leurs heures et sont soumis aux aléas climatiques. Ils sont les premières  victimes du changement climatique. Ils doivent s’adapter en permanence et savent qu’ils vont devoir faire évoluer certaines pratiques.  Il devient urgent de redéfinir l’application des normes environnementales nationales et européennes que les agriculteurs se voient imposer de plus en plus.

On nous parle de souveraineté alimentaire , «  défendre les filières locales, défendre la production Péi »   et en même temps on accepte que les marchandises comme l’ail, les oignons… qui arrivent de Chine et de l’Inde à la Réunion ne soient pas soumises aux mêmes exigences  que les produits locaux !!!! Cette disparité de traitement crée inéluctablement un découragement permanent et une concurrence déloyale ! Le consommateur, la ménagère, le consommateur dont le pouvoir d’achat déjà en berne se tourneront  automatiquement vers ces produits moins cher au détriment de notre production locale!

Il y en a qui vivent de leur métier et d’autres « y gagne pu joindre les deux bouts ». Les jeunes générations sont confrontées à la montée des taux d’intérêt, aux difficultés d’emprunter, aux frais de transmission exorbitants et surtout à l’impossibilité de s’installer sur leurs exploitations ! 

Les permis de construire ne sont plus accordés aux agriculteurs avec des classements des terrains dans des zones  tellement restrictives que tout projet devient impossible ! 

La Cdpenaf donne plus d’avis défavorables que favorables et limite les projets visant à se développer ou diversifier les revenus ! Cela dans un silence assourdissant ! L’Etat et les élus laissent faire ! Combien d’agriculteurs ont été condamnés pour avoir construit des toilettes ou un petit abri sur leurs terrains ! Vous imaginez des bureaux sans toilettes ! Et bien les agriculteurs sont sur leurs exploitations sans même un coin d’ombre autorisé ! 

Il s’agit de mépris ? D’ignorance ? 

Les superpositions des normes, la multiplication de règlements, les contrôles, les sanctions : aucune profession n’est soumise à tant de contraintes ! Cette crise est un ras-le-bol de tellement d’accumulations d’aberrations  !… 

Le monde agricole est à la croisée des chemins et des mesures fortes sont nécessaires pour que l’agriculteur puisse vivre sur son exploitation et surtout continuer à vivre décemment de son métier avec la garantie d’un revenu minimum garanti ! 

Un dialogue urgent et des mesures importantes qui tiennent compte de notre éloignement et de nos spécificités réunionnaises (surface agricole plus petite, attaques des élevages par des chiens errants, cyclones, difficultés d’exportations, concurrence déloyale par des intrants non soumis aux mêmes normes  …) sont nécessaires ! 

Jean Gaël ANDA, Agriculteur

Elu municipal de Saint-Pierre et de la CIVIS .

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Kozé libre

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