[Chronique dans le noir] À la rencontre des souffleurs d’images

HANDICAP VISUEL

Arrivé à la Réunion le 31 octobre 2022 le dispositif des Souffleurs d’images permet aux personnes malvoyantes ou non-voyantes qui le souhaitent d’être accompagnée d’un adulte souffleur qui leur commentera la description des éléments visuels du spectacle ou à l’oreille durant la représentation de leur choix, ou bien lors d’une visite d’une exposition ou d’un musée.

L’activité existe depuis une quinzaine d’années en métropole, Maëliss Dubois, bénévole référente des Souffleurs d’images, l’a introduite à La Réunion. Dans cette activité depuis dix ans, elle coordonne le travail de ces souffleurs d’images sur notre île. Avec elle, on compte une quinzaine de bénévoles et bientôt huit de plus ! Les salles de spectacle et d’exposition jouent le jeu en offrant la place des bénévoles.

En collaboration avec des organismes des offices ou des associations tels que l’Association Valentin Haüy (AVH) du comité de l’océan Indien, une coopération culturelle est automatiquement signée nécessaire à la réalisation du projet.     

Et pour tout vous dire lecteurs, lectrices de Parallèle Sud, dans le cadre de la semaine du patrimoine, Maëliss m’a convié à la rejoindre aux musées de Stella et Kelonia à Saint-Leu. Dans le cadre d’un autre projet co-financé par la DAC et le Département, nous avons rencontré une quarantaine de lycéens qui réalisent des podcasts en français et créole.   

Des collégiens et lycéens qui, main dans la main, vont choisir des sculptures, tableaux, maquettes, produits de la nature ou des hommes, pour pouvoir par la suite nous souffler et nous commenter l’image par leur propre imagination     

Avec leur professeur mais également avec les conseils et compétences de notre amie Maëliss le travail d’équipe a déjà commencé. Des recherches approfondies pour bien connaître son sujet sont nécessaire.

Sur l’ensemble de notre île, d’autres musées font parties du projet. Nous y travaillons. 

Se mettre dans la peau d’une personne déficiente visuelle tout en essayant de ressentir les yeux fermés le contraste et le détail de la sculpture choisie, savoir la décrire et pouvoir la souffler par podcast.

Le projet me tient énormément à cœur vu que moi-même en tant que non-voyant, je ne mets plus les pieds dans les musées. 

Rien à toucher étant donné que la plupart des œuvres d’art sont sous vitrine.

Aujourd’hui je m’en réjouis car, grâce à ces jeunes étudiants souffleurs d’images, beaucoup de personnes malvoyantes et non voyantes pourront fréquenter et apprécier d’aller visiter un musée.

Jean-Philippe Sévagamy

A propos de l'auteur

Jean-Philippe Sevagamy | Reporter citoyen

Jean-Philippe Sévagamy est non-voyant et membre actif de l'Association Valentin Haüy. Il surmonte son handicap en portant de multiples projets au profit des déficients visuels (DV). Il raconte comment « vivre dans le noir » pour les lecteurs de Parallèle Sud.