Les commerces dépensent des milliers d’euros pour survivre aux coupures d’eau

SAINT-ANDRÉ

Comment la boucherie- charcuterie « Chez Jean-Claude » et le resto-self Law Shun s’adaptent-ils aux coupures d’eau de Saint-André. Ils investissent dans des surpresseurs et des citernes sans savoir ce que l’avenir leur réserve.

Depuis plus de deux semaines, l’eau est coupée tous les matins sur la commune de Saint-André qui connait une grosse sécheresse. Déjà bien contraignant au quotidien pour les habitants, cette pénurie touche également les commerces, qui doivent comme chacun s’adapter. Certains domaines d’activités doivent même investir des sommes importantes afin de pouvoir rester ouvert.

Du côté du centre-ville, vers la gare routière, la boucherie-charcuterie « chez Jean-Claude » est au cœur du problème depuis plus de deux semaines : « Là ça va faire la troisième semaine, on ne sait pas combien de temps ça va encore durer. » Sur son bureau, la facture d’un surpresseur. Un objet qui sert à envoyer du débit sur une source d’eau qui n’en a pas ou peu, comme quand l’eau revient aux alentours de 17h30, une demi-heure avant la fermeture de la boutique. Comme tout le monde ils font des provisions, dans des fûts ou des seaux d’eau. Seulement, les employés sont déjà occupés pendant cette demi-heure. Alors, il faut rester un peu plus au magasin, pour préparer les stocks d’eau du lendemain.

  • Boucherie "Chez Jean-Claude"
  • Reserve d'à peu près 200L
  • Couteau en attente de lavage avec les stocks d'eau.
  • Intérieur du magasin
  • Petites réserves supplémentaires pour se laver les mains

Le resto-self Law Shun rouvre en mode dégradé

Certes, la viande n’est pas rincée, mais le matériel de découpe ainsi que le sol ont besoin d’un, voire deux nettoyages par jour. Plus qu’ailleurs, une boucherie se doit d’être irréprochable niveau propreté. Jean-Claude décide alors de sortir le portefeuille pour travailler dans de meilleures conditions. Comme cité plus haut, le surpresseur, un peu plus de 800 €. Il est aussi sur le point d’acheter 3 ou 4 citernes de 1 000 litres, à peu près 500 € l’unité. Au total, 2 500-3 000 euros de frais supplémentaires. À tout ça s’ajoute éventuellement les heures supplémentaires des employés, gênés et retardés par ces conditions de travail exceptionnelles. Aucune aide n’est proposée pour l’instant aux commerces de la ville, qui doivent chacun trouver et mettre en place des stratégies pour pallier ces coupures d’eau.

Un peu plus loin, le resto-self Law Shun sur l’avenue du Bourbon a dû fermer une semaine de plus après les congés annuels. « On espérait que l’eau revienne d’ici là, mais après une semaine de fermeture on a décidé de rouvrir. » Dans la restauration, secteur où l’eau est également indispensable au fonctionnement des établissements, les stratégies sont différentes. Pour le resto self, les assiettes et les couverts ont été remplacés temporairement par de la vaisselle jetable, et un surpresseur va normalement être installé. Le service finissant en début d’après-midi, c’est compliqué d’attendre 17h30 pour pouvoir laver correctement le tout. Pour les marmites et les ustensiles, c’est un stock d’eau renouvelé quotidiennement dans une citerne qui est utilisée. Un coût une fois de plus pour la vaisselle jetable et des conditions moins bonnes pour le client qui vient prendre son repas.

Les commerces investissent, sous la contrainte, dans divers équipements pour rester ouverts. Ces équipements seront réellement rentables ? L’eau reviendra-t-elle dans une semaine et cet investissement n’aura pas été amorti ? C’est la question que se posent les commerçants, et nous aussi.

Etienne Satre

Coupures d’eau 974

A propos de l'auteur

Etienne Satre | Etudiant en journalisme

Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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