Samedi 15 février, la Salle Gramoun-Lélé s’est transformée en machine à remonter le temps, unissant les générations sous le même éclat de nostalgie et de fierté créole avec Jacqueline Farreyrol et Kaloupilé.

En compagnie de Jacqueline Farreyrol et de Kaloupilé, la soirée a vibré d’émotions intenses, et les notes ont éveillé un souvenir enfoui, un éclat de bonheur passé dont on se souviendra encore longtemps.
Un concert incroyable devant plus de 500 spectateurs conquis organisé par le Bisik avec le soutien de La Région Réunion et du CRR.
Un voyage au coeur de l’âme réunionnaise
Dès son entrée sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, Jacqueline Farreyrol, artiste emblématique de notre île, impose une présence douce et lumineuse. Sa voix, toujours aussi limpide et chargée d’authenticité, caresse la salle avec des titres intemporels, “Roule ton maloya”, “Touche pas mon zistoire”, “Mamzelle Babouk”… entre autres, mais aussi une énergie et une passion partagée sur l’incontournable “Ça sent la banane” qui entraîne le public dans une chorégraphie joyeuse qui se termine par une standing ovation.
Les guitares délicates de Guillaume Legras, la basse chaleureuse d’Alexis Teyssedre et les chœurs angéliques de Cassandra Legras subliment son répertoire, transformant chaque chanson en une déclaration d’amour à La Réunion et au public enchanté.
C’est aux premières notes de “Mon Île” que l’audience retient son souffle, un frisson parcourt le public… Certains ferment les yeux, comme pour mieux savourer le moment, ou peut-être se souvenir de leurs maîtresse d’école; puis tout le monde entonne en chœur les célèbres paroles : Mon île, tu n’es pas comme les autres îles… “Lé gayar quand ou néna autant de choristes” s’amuse Jacqueline.
Mais la soirée ne fait que commencer, après cette première partie tout en douceur et émotion, un véritable cyclone s’abat sur la scène avec la renaissance de Kaloupilé.
Kaloupilé : un retour triomphant
Dès les premiers battements de percussions, l’énergie est palpable.
Kaloupilé, le ballet folklorique fondé il y’a plus de 40 ans, reprend vie sous nos yeux avec une intensité renversante.
Joël Manglou (guitare-chant), Geneviève Sevagamy, André Demery dit Ti-Laï (chant-percussion), Alain Dominique, René Paul Elleliara, Claudine Breteau, Solange Carnino, Jean-Jacques Pifarely rejoints par une quinzaine d’artistes danseurs, chanteurs, percussionnistes, font vibrer la salle avec ségas et maloyas envoûtant.
Longues robes traditionnelles fleuries pour les dames, deux-pièces gilet et chapeau pour les messieurs, le ballet virevolte et tourbillonne, les corps bougent avec une aisance époustouflante, et la magie opère : la salle, conquise, ne peut s’empêcher de frapper des mains, de reprendre les refrains en chœur, et de se balancer au rythme de ce patrimoine vivant tout au long de la soirée. Parmi les 20 trésors nous citerons quelques pépites, comme “Maloya l’Amour”, “Sega Bello”, “Montagne lé Bleu”, “Pêcheur 4’sous”…mais aussi “Toué lé jolie” ou “Commandeur”.
A chaque chanson, chaque pas de danse, c’est une page de l’histoire réunionnaise qui se déploie sous nos yeux. La troupe composée aussi de Antoinette Ringin, Vincent Pitou, Martine Delaclos, Coigi, Nino Carnino, Thierry Coupama, Sully Anna, Lise Alizé, Florise, Frédo Dominique, se faufile alors dans la salle comble et invite respectueusement, les plus téméraires à craz’ un séga piké sur la scène, du pur plaisir : “Saint-Benoît le meilleur public du monde !”, lance Ti Laï galvanisé.
René Paul Elleliara nous offre un final en maloya explosif avec d’abord son célèbre “Doulèr Maloya” puis un “Pilé Kabaré” fédérateur qui déchaîne les corps et emplit la scène d’une communion sans pareil, la troupe ce soir là était composée de 500 personnes !
Une autre ! une autre : L’amour lé vraiment doux
Impossible de résister à l’envie de poursuivre la soirée et après un rappel tonitruant d’un public enflammé, c’est avec un pot-pourri de titres eux aussi incontournables, entamé par Joël Manglou et suivi par André Demery qui conclu cette soirée inoubliable au sommet de la salle tandis que certains spectateurs rejoignent à nouveau la scène pour une célébration exaltante.
Samedi soir, nous avons chanté, nous avons dansé, nous avons partagé un héritage précieux, une vibration commune qui à coups sûr, continuera de résonner longtemps dans nos cœurs.
Le Bisik
Photos : Iris Mardémoutou
Contribution bénévole
Changement d’ambiance la semaine prochaine au BiSiK, mais tout aussi envoutante pour une soirée Jazz-Maloya métissée avec Tim Zéni et Gaël Horellou : une fusion enchanteresse de rythmes et de mélodies Soul pour une soirée unique.
🎟 Billetterie : https://bisik.re/7ftr
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.