Journée Mondiale de la Liberté de la Presse à Madagascar Formation de l'UNESCO

[Madagascar] Les journalistes se préparent pour les élections

FORMATION DE L’UNESCO À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Sensible à l’ouverture sur la région india-océanique et à la formation des futurs journalistes, Parallèle Sud accueille les écrits des étudiants en L3 COMED, Mention COMMO de l’université d’Antananarivo. Ceux-ci sont encadrés par notre confrère Manuel Marchal.

A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de presse à Madagascar, une trentaine de journalistes professionnels venant de différents organes de presse a bénéficié d’une série de formations certifiantes, du lundi 1er au mercredi 3 mai, à l’Université d’Antananarivo. Cette formation a été offerte par l’UNESCO, et a été réalisée dans le cadre de la préparation aux élections à venir.

« Liberté d’expression et élections », c’est dans ce contexte que la formation du premier jour a été lancée, sachant que l’élection présidentielle à Madagascar est prévue vers la fin de cette année. Figurant parmi les formateurs, Misako Ito, Conseillère pour la communication et l’information de l’UNESCO Afrique ainsi que Jai Ralitera, Chargée de programmes à l’UNESCO, ont rappelé aux journalistes les missions et rôles qui leur sont attribués, surtout en cette période électorale. 

Journée Mondiale de la Liberté de la Presse à Madagascar Formation de l'UNESCO
La formation était assurée par Misako Ito, Conseillère pour la communication et l’information de l’UNESCO Afrique ainsi que Jai Ralitera, Chargée de programmes à l’UNESCO.

D’ailleurs, la liberté d’expression se perçoit ainsi par la liberté et le droit de partager et de recevoir des informations fiables et verifiées. De ce fait l’accent a été mis sur les termes suivants : désinformation – mésinformation  – malinformation, qui, selon Misako Ito, sont tous des informations malveillantes servant à créer du trouble au sein d’un groupe, d’une communauté ou même au niveau du pays. On constate souvent l’augmentation de cas de désinformation, d’autant plus lors d’une telle période électorale, notamment sur les réseaux sociaux. 

À cet  effet, les journalistes ont été formés à être capables de détecter les cas de désinformation à l’aide de la manipulation des différentes plateformes numériques, entre autres le fact-checking, la géolocalisation, le système d’image inversée. L’objectif était de permettre aux journalistes de diffuser des informations fiables et vérifiées.

Cette formation a été réalisée dans le cadre d’un  partenariat entre l’UNESCO, le Ministère de la communication et de la Culture (MCC), le projet Rary Aro Mada et le Studio Sifaka.

Elle a duré six heures. En plus de la formation théorique, la formation a donné lieu à des échanges directs ainsi que des interventions en ligne par des journalistes participants situés dans d’autres régions. 

Arliva Linda Fenosoa, Naina Harilandy Randrianarivony, Hery Mahefa Rakotoarindrasata et Faniriana Fenohasina Rasetaniarivo

Misako Ito : «faire en sorte que la couverture électorale des élections à venir soit juste, libre et équilibrée»

A l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le ministère de la Culture et de la Communication de Madagascar, en partenariat avec l’UNESCO, a organisé une formation de journalistes à l’université d’Antananarivo. La formation a duré deux jours successifs : le 1er  et 2 mai 2023. Elle avait pour but de préparer les journalistes malgaches aux élections. Découvrez les détails dans cette interview de Madame Misako Ito, conseillère régionale pour la communication et l’information à UNESCO Afrique et formatrice durant ces formations.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Misako Ito : Conseillère Régionale pour la Communication et l’information pour l’Afrique à l’UNESCO. Je travaille au bureau de l’UNESCO à Nairobi ; le bureau couvre 13 pays de l’Afrique de l’Est dont Madagascar.

Pourquoi avoir organisé cette formation ? 

Nous avons organisé cette formation la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse qui est célébrée chaque année le 3 mai, dans le but de préparer les journalistes à Madagascar aux élections qui sont à venir d’ici la fin de l’année.

Que pensez-vous de ce 1er jour de formation ? Qu’est-ce que cela a pu apporter aux journalistes ?

La formation est organisée en deux modules, aujourd’hui il s’agissait de sensibiliser les journalistes sur les enjeux du numérique, notamment  la question de la désinformation et aussi la sécurité des journalistes parce qu’il y a énormément d’attaques qui ciblent les femmes journalistes à l’ère du numérique surtout en ligne. Demain la formation continuera avec une formation sur la couverture électorale.

Et cette journée était vraiment intéressante parce qu’on a réussi à soulever énormément de sujets, notamment des concepts par rapport à la désinformation, mal information, mésinformation qui visiblement n’existent pas en malgache. C’était intéressant de voir le contexte à Madagascar et de commencer en fait le dialogue avec les journalistes ici, pour faire en sorte que la couverture électorale des élections à venir soit juste, libre et équilibrée comme une élection pacifique ici.

Propos recueillis par : Valisoa Miantsa Antema Andrianarivomanana et Niainasoa Miranto Randrianomanana

Holitiana Randria : « Faire face aux enjeux du journalisme durant la période électorale » 

Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, l’UNESCO a organisé une formation destinée aux journalistes et communicateurs à l’Université Ankatso Antananarivo, les 1er et 2 mai 2023. La formation avait pour but de guider les journalistes dans leurs rôles. Le deuxième jour de formation avait pour thème « Paix et consolidation de la paix ». Holitiana Randria, journaliste à Madagascar TV, répond à nos questions. 

Dans quel média travaillez-vous ?

Je suis Holitiana Randria, je suis journaliste/rédactrice et rédactrice en chef chez Madagascar TV.

Pourquoi avez-vous participé à cette formation ?

Je pense qu’il est important de donner ce genre de formation aux journalistes et aux communicateurs pour qu’ils puissent identifier leurs rôles pendant la préparation des élections, surtout, lors des périodes pré-électorales.

Holitiana Randria, journaliste participante à la formation

Quels enseignements tirez-vous de cet événement ?

Je trouve cet évènement utile, ce n’est pas une appréciation mais une réponse vraiment objective. À part le fait de former, guider les journalistes et acteurs œuvrant dans le domaine de la communication, cet événement est aussi une opportunité pour eux de corriger leurs méthodes de travail et leurs perceptions des choses pour faire face aux enjeux du journalisme et de la communication durant la période électorale.

Andy Soa, Faly R. , Mitia Niandry, Onitiana M.

Gérard Rakotonirina :  » Le devoir des journalistes sera toujours d’être au service du grand public « 

Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale pour la Liberté d’Expression de la presse, l’UNESCO a organisé à l’université d’Antananarivo une formation pour journalistes. Elle visait la lutte contre les campagnes de désinformations. Elle dura deux jours, 1er et 2 mai. La formatrice était Madame Misako Ito (Conseillère Régionale pour la Communication et l’Information pour l’Afrique au bureau de l’UNESCO à Nairobi), assistée par Monsieur Gérard Rakotonirina (ancien Président de l’Ordre des journalistes de Madagascar et Directeur de Publication du Gazety Basivava). 

Gérard Rakotonirina (ancien Président de l'Ordre des journalistes de Madagascar et Directeur de Publication du Gazety Basivava)
Gérard Rakotonirina, ancien Président de l’Ordre des journalistes de Madagascar.

Monsieur Gérard Rakotonirina, que pouvez-vous dire sur le paysage médiatique à Madagascar, surtout en ces périodes d’élection ?

En ce moment, il y a une tendance qui polarise parfois les médias à Madagascar et peut les rendre favorables aux candidats de différents partis politiques. Alors, il devient difficile de démystifier les informations venant de chaque journaliste. Ils se doivent donc de mettre en avant leur professionnalisme et de toujours vérifier et revérifier les informations avant de les envoyer/publier pour ne pas induire en erreur le public. En période électorale, l’information est très sensible et peut atteindre facilement le public en faveur de quiconque voudrait s’en servir, surtout que certains deviennent des attachés de presse d’un candidat à la présidence de la République. De plus, l’élection est le seul moyen pour les citoyens de s’exprimer sur la gestion de l’Etat en démocratie directe.   

Selon vous, cette formation est-elle suffisante pour ces journalistes, ne serait-ce que pour le moment, à mieux faire leur métier ?

Pendant cette journée, le but était de former les journalistes à mieux lutter contre les campagnes de désinformations, malinformations et mésinformations qui augmentent de jour en jour. Les deux jours de formation étaient une opportunité de rafraîchir leur connaissance sur ce métier. La formation avait pour objectif de mettre en avant le professionnalisme dans le monde de la presse et c’est chaque jour que l’on affine ses talents dans ce domaine pour faire mieux à chaque occasion.

Quel est votre message pour vos confrères et consœurs qui n’ont pu venir ainsi qu’aux nouveaux étudiants en communication ?

Chacun/chacune se doit d’aspirer au respect de ce métier afin d’honorer sa ligne éditoriale et se préserver de la falsification de documents et d’informations destinés au public. Il est nécessaire de peaufiner ses connaissances sur les lois en vigueur dans le domaine du journalisme et de la communication. Le devoir des journalistes sera toujours d’être au service du grand public pour que celui-ci connaisse l’enjeu de l’élection et prenne une décision éclairée pour choisir son candidat.

Nirintsoa Antonio & Tiavina Raharijaona

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