police aux frontières

Mort de Naël

LIBRE EXPRESSION

Je m’abstiendrai d’affirmer que « la police tue », car cela constituerait une offense envers mes amis qui font correctement leur travail et qui se sont engagés avec dévouement dans les forces de l’ordre. Toutefois, il est indéniable qu’un malaise profond ronge la police, et cela ne date pas d’hier, lorsque le jeune Naël, âgé de 17 ans, a perdu la vie lors d’un contrôle qui a tragiquement dégénéré.
Dans un premier temps, les agents de police ont soutenu que :

« Le jeune homme avait tenté de commettre un homicide sur leur personne en tentant de les percuter »

Cependant, après avoir visionné les diverses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, il est manifeste que la police, ainsi que certains médias, ont dissimulé la vérité ! Les agents de police, l’un penché à la fenêtre, pistolet dans la main droite, l’autre à la gauche du capot, ne se trouvaient nullement en danger ; pire encore, selon l’avocat de la famille, l’agent qui pointe son arme sur le jeune Naël aurait proféré les paroles suivantes : « je vais te mettre une balle dans la tête, et son collègue aurait ordonné de manière insistante de tirer en disant « shoote-le » juste avant le coup de feu.

La question suivante se pose donc : au vu des éléments que nous avons, Naël n’a-t-il pas craint pour sa vie ? Cela pourrait expliquer le fait qu’il ait redémarré sa voiture ! Ce qui est particulièrement préoccupant dans cette tragique histoire, c’est le fait que certains cherchent à invoquer la légitime défense afin de criminaliser la victime et de justifier cet homicide. Ce qui s’est déroulé hier ressemble davantage à une exécution qu’à un simple contrôle routier.

Il y a une déliquescence de notre police, à ne pas le reconnaître et à ne pas prendre ce problème à bras le corps, nous nous dirigeons dangereusement vers une société du désordre…

Rémy Bourgogne
Enseignant, secrétaire général du Mouvement Réunionnais.

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