coucher de soleil maison de la mer port de saint-leu

[Saint-Leu] Sauver les badamiers pour sauver le front de mer

MAISON DE LA MER

Le projet de Maison de la mer fait toujours l’unanimité, mais contre lui. Une rencontre avec le sous-préfet n’a rien donné, le tribunal administratif doit trancher ce vendredi.

  • Dominique Gamel SOS DPM 974 maison de la mer port de saint-leu
  • SOS DPM 974 maison de la mer port de saint-leu
  • Dominique Gamel SOS DPM 974 maison de la mer port de saint-leu
  • pétition maison de la mer port de saint-leu

Dix mille signatures, des militants qui campent devant le chantier, le maire en visite avec des « nervis », gendarmes appelés, associations mobilisées et tribunal sollicité, la tension autour du projet de Maison de la mer, devant le petit port de Saint-Leu, croit de jour en jour.

Les associations (Green Peace, association nautique de Saint-Leu, SOS DPM 974 et le collectif Nout port, nout Saint-Leu, accompagnés du député Perceval Gaillard) avaient rendez-vous mercredi 11 octobre avec le sous-préfet de Saint-Paul. « Ça n’a rien donné, Philippe Malizard, le sous-préfet, ne semble pas sensible à nos arguments. Nous lui avons demandé de se procurer le permis de construire s’il est valide, il nous renvoie vers la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), il est pourtant censé défendre les intérêts de la population, être le garant du respect de la loi », regrette Dominique Gamel, président de SOS DPM 974, au retour de la réunion. 

Quelques heures plus tôt, sur place, on apprend que les travaux reprendraient dès jeudi matin, un élu a prévenu l’école toute proche. Un autre appel met en garde: des nervis sont mobilisés pour intervenir. Pour déjouer le projet, les associations misent sur un alignement de badamiers que le Territoire de l’Ouest (ex TCO), assure vouloir déplacer. Les opposants ont la certitude que ce serait la mort assurée pour cet alignement d’arbres remarquable. Il suffit pour s’en convaincre de savoir qu’il convient, pour déplacer un arbre, de cerner ses racines et d’attendre un an ou deux pour qu’il refasse des radicelles avant de déplacer la motte. Et que le système est loin d’être infaillible. A la mairie de Saint-Leu et au T.O., on ne semble pas prêt à attendre un an ou deux avant de lancer les pelleteuses.

Les opposants au projet espèrent aussi que le tribunal administratif, saisi pour juger de la légalité du permis de construire, voudra bien reconnaitre les failles du dossier. Il doit donner une réponse ce vendredi.

Jeudi matin, à 6 heures, « le maire est arrivé avec sa police municipale, deux élus qui veulent rester anonymes, et des nervis », relate Dominique Gamel. « Ils se sont introduits sur le chantier, nous ont provoqués verbalement et physiquement, mais les ouvriers de la Sapef, chargés d’élaguer les arbres avant de les déplacer, ont fait demi tour », raconte encore le président de SOS DPM qui dénonce des « violences venues du maire ».

Philippe Nanpon

A propos de l'auteur

Philippe Nanpon | Journaliste

Déménageur, béqueur d'clé dans le bâtiment, chauffeur de presse, pompiste, clown publicitaire à roller, après avoir suivi des études d’agriculture, puis journaliste depuis un tiers de siècle, Philippe Nanpon est également épris de culture, d’écologie et de bonne humeur. Il a rejoint l’équipe de Parallèle Sud pour partager à la fois son regard sur La Réunion et son engagement pour une société plus juste et équitable.