[Bisik] Authenticité et fraîcheur avec Marcia Higelin

UN CONCERT PIANO-VOIX RACONTÉ PAR LE BISIK

Samedi 30 septembre, Marcia Higelin était en concert au Bisik pour nous présenter son premier EP « Prince de plomb ». L’ouverture des portes a été assurée dès 19h avec Joan’r aux platines qui nous a offert un set aux couleurs variées koté jardin, pendant que la vouve se remplissait avec bonheur. À 20h30, devant plus de 120 spectateurs, le concert démarre avec un solo du virtuose Lucas Maminiaina Raharitianasoa, rencontré il y a deux ans par Marcia qu’il accompagne pour ce concert piano voix qui a tenu toutes ses promesses.

Assise en bord de scène parmi son public, Marcia démarre le concert et contemple comme nous Lucas avant de faire résonner sa voix sans micro. Dès l’intro, on découvre l’univers de Marcia, sa franchise et son intense douceur, un chaleureux avant-goût de la rencontre de deux mondes qui s’épousent à travers cette forme piano-voix.

La jeune femme invite le public à s’asseoir pour profiter plus confortablement de son récital unique qui touche et captive. Une configuration de la salle du Bisik inattendue qui créé un cocon de douceur et de complicité avec l’artiste… Tantôt dragon, tigre et loup, Marcia est belle en scène, belle comme à la ville et quand elle sourit, le public sourit aussi… Elle aime tellement la vie.

Toujours avec un humour inimitable elle dialogue avec son public qu’elle n’hésite d’ailleurs jamais à rejoindre pour le faire chanter ou profiter de sa présence, y compris pour ceux qui sont restés koté jardin et profitent du concert en vidéo projection. Elle capte l’attention de tous et du blues au fado en passant par le jazz vocal, l’artiste chante sa singularité, son audace, sa liberté. Elle nous livre ses déclarations d’amour et de désamour avec « Prince de Saba », ses tempêtes et questions avec « Post Partum bb ». 

Elle chante avec malice « 48h » rendant hommage à tous ces hommes qui boudent. « Le boudin c’est universel chez les hommes » ajoute Marcia, très fière de souligner que beaucoup de femmes de tous les âges reconnaîtront leur compagnon dans ses paroles.

La salle intimiste du Bisik transformée en écrin musical

Elle nous transperce avec sa sublime voix qui reprend la chanson écrite en ivoirien « Saya » de Tiken Jah Fakoly, qui parle de la mort et de combien nous sommes égaux face à elle. Le décalage entre son humour, sa voix, ses textes et le piano donne un cocktail effervescent palpitant qui a réjoui le public ravit de chanter « tik tok va me tuer » avec Marcia, refrein de sa chanson « Tiki toki » inspirée des réseaux sociaux. 

La salle intimiste du Bisik est un écrin idéal pour accueillir ce concert où les traversées sensibles se font avec une fraîcheur authentique, complicité et à cœur ouvert.

Une dernière vague d’émotion et il est temps de quitter une artiste accessible et généreuse qui multiplie les selfies avec les spectateurs et prend plaisir à discuter avec chacun.

Un concert incroyable rendu possible grâce au partenariat avec le théâtre Les Bambous, Léspas culturel Leconte de Lisle et le théâtre des Sables qui s’est poursuivi par un after enflammé.

Un set unique du dj Joan’r, résident au Bisik, qui a poursuivi la soirée avec frénésie et plus d’une playlist sur son contrôleur pour nous faire vibrer. C’est en début de soirée avant chaque concert qu’il a l’habitude de nous faire danser. Pour cette occasion il nous a préparé de quoi nous entraîner dans la danse avec de l’afro electronic dance music, du latino house, de la trap, du brazilian bass, de la techno, de la dance et du guaracha.

Joan’r a ce talent particulier pour faire bouger à tous les âges et propose des sets où les genres musicaux se rencontrent dans une explosion musicale. Sur le dancefloor toutes les générations ont goûté à cette ambiance chaleureuse, les youyous résonnaient et saluaient avec entrain le jeune dj.

Aurélie Subijus

Régie : Alexandre Duchemann / Henry Paul Mathieu / Samantha

Son : Jean-François Carpaye

Lumières : Sébastien Nativel

Photos : Guillaume Belaud GBelaudPhotographie

A propos de l'auteur

Kozé libre

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