plantation plage tortues

[Écologie] Vers un retour durable de la ponte à La Réunion ? 

TORTUES MARINES

Faire des plages réunionnaises un milieu de nouveau favorable à la ponte des tortues marines : un défi de taille relevé par le Centre d’étude et de découverte des tortues marines. Ce mercredi 26 avril à la plage des Brisants, les enfants de la Maison d’enfants à caractère social Les Filaos ont participé à la plantation d’espèces endémiques et indigènes afin de protéger les plages et d’améliorer la qualité de l’habitat des tortues.

Une preuve que l’activité humaine peut être utilisée pour restaurer les écosystèmes plutôt que pour les détruire : ce mercredi 26 avril, pas moins de 86 jeunes pousses d’arbres ont été plantées à la plage des Brisants, à Saint-Gilles-les-Bains. Un projet impulsé par le Centre d’étude et de découverte des tortues marines (CEDTM), acteur majeur dans la revégétalisation des plages de La Réunion.

Ce jour là, sur la plage de la côte ouest, la main-d’œuvre n’était pas très âgée. Les « marmailles » de la Maison d’enfants à caractère social Les Filaos (MECS) ont abandonné leurs baskets pour enfiler leurs bottes de jardinier. Géré par la Croix-Rouge, l’établissement médico-social est dédié à l’accueil temporaire d’enfants et adolescents, âgés de 3 à 16 ans et assujettis à une demande d’assistance éducative.

Le CEDTM collabore avec les autorités locales, les organisations non gouvernementales et les communautés locales pour mettre en place des initiatives de revégétalisation côtière. Mercredi, bon nombre de personnes se sont rassemblées autour du projet. Des agents envoyés par la mairie de Saint-Paul à certains parents venus rendre visite à leur(s) enfant(s), en passant par les membres du Rotary Club Lagon Hermitage venu prêter main-forte : un moment de partage pour les petits comme pour les grands. 

  • plantation plage tortues

Six plages situées sur quatre communes de la côte ouest du littoral réunionnais sont concernées par les actions de réhabilitation. Cela représente au total plus de 33 hectares de surface et 4 kilomètres de linéaire présentant un potentiel de ponte pour les tortues marines. Pour le chef du projet, Léo Pairain, « le constat est alarmant. Aujourd’hui, les tortues marines ne sont plus que deux à venir pondre sur les plages réunionnaises. » La conservation de ces espèces emblématiques dépend de la protection de leur environnement naturel, et de la réduction des perturbations environnementales causées par les activités humaines. 

Voilà pourquoi les membres de la CEDTM présents ce jour-là ont tenu a expliquer le rôle important de la revégétalisation des plages. Si les arbres sont bien connus pour absorber le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, nous sommes bien loin de nous douter de tous leurs bienfaits sur les écosystèmes.. Selon la théorie de la « plume olfactive », les odeurs émises par la végétation permettraient aux tortues de localiser les plages favorables à la ponte. En outre, la végétation contribue à protéger les plages en évitant l’érosion du sable et en amortissant les vagues. Les arbres fournissent également de l’ombre pour les nids, ce qui régule la température du sable et crée des conditions d’incubation optimales pour les œufs. Enfin, l’écran végétal créé par les arbres et les arbustes réduit l’impact des pollutions lumineuses et sonores, qui désorientent les tortues lors de la ponte ou bien lorsque les nouveau-nés cherchent à gagner la mer. 

De nouvelles espèces plantées en fin d’année

Trois types d’espèces ont été plantées sur l’arrière plage des Brisants. 25 Takamakas, 36 Raisins bord mer et 25 Mahots bord : une végétation haute formant un sous- bois sombre constituant un écran contre les nuisances sonores et lumineuses.

En fin d’année, la CEDTM plantera à nouveau, cette fois-ci, un autre type de végétation. Des espèces comme le veloutier ou encore le manioc bord de mer dans le but de créer une végétation basse composée de lianes s’étalant sur la partie de la plage la plus mobile, qui maintiendront le sable à la limite de déferlement des vagues. Une palette végétale variée pour reconstruire le profil-type des plages que les tortues marines aiment tant.

Joséphine Robore

Pour en savoir plus sur le projet de réhabilitation des plages : http://cedtm-asso.org/vegetation/

Pour découvrir les autres actions de la Croix-Rouge : https://reunion.croix-rouge.fr

A propos de l'auteur

Joséphine Robore

Joséphine Robore est étudiante à Lille en licence Médias Culture et Communication. Elle réalise un stage au sein de la rédaction de Parallèle Sud.