Le groupe Saodaj présente le 17 octobre au jardin d’Eden son nouvel album, Lodèr La Vi. Quand le maloya nomade se transforme en voyage intérieur.
D’abord les cordes, puis les percussions, et la voix de Marie Lanfroy, comme en suspension. Ça commence doucement, avec Adyé Véli, comme pour prévenir. Avec Loder La Vi, leur nouvel album sorti sur le label Buda musique (découvreur de Césaria Evora entre autres), Saodaj frappe fort. Les titres Foli et Domin sont déjà en ligne, on peut s’en rendre compte.
Encore mieux, Saodaj présente Lodèr La Vi le 17 octobre au jardin d’Eden, à l’Ermitage, avant de s’envoler vers la France rejoindre un public tout aussi fidèle que celui d’ici. En seulement deux albums en quelque quinze ans d’existence, mais plus de trois cents concerts, ils sont passés d’un « maloya nomade » à un « maloya sauvage ». Peu importe l’étiquette, ça nous fait tout autant voyager.
« Avec ce disque, on a pris une direction plus rock », indique Marie Lanfroy, chanteuse du groupe. « Chacun a composé de son côté, puis Nathan (Ndlr : Jonathan Itéma) a arrangé les percussions, et moi les chants », poursuit-elle. Carlo de Sacco (Grèn Semé) a mis aussi la main à la pâte. « J’habille ce qu’on me donne », sourit Jonathan Itéma ; un gros travail puisque le groupe comporte jusqu’à cinq percussionnistes. Et presque autant de voix. « La patte de Saodaj, c’est la polyrythmie », soutient Marie Lanfroy. Tout autant que les polyphonies, pourrions nous ajouter.
« On a aboli les frontières »
« Nous avons eu à coeur d’utiliser le potentiel de chacun d’entre nous. Les musiciens sont tous des solistes et nous avions envie de plages d’instru pour donner de l’oxygène, se laisser porter par la musique », poursuit la chanteuse.
Le voyage musical est presque un tour du monde. Au départ de notre île, on change de continent grâce au violoncelle de Mélanie Badal, pour un détour par l’Arménie. Et, quand on se laisse porter, on entend aussi ce qui pourrait être la B.O. d’une série sur les Vikings. « Nous avons cherché le compromis. Rock, c’est trop réducteur ; on a aboli les frontières tout en restant dans l’esprit du traditionnel. »
En réalité, ces images sonores ne font qu’un, se mélangent, tout comme les rythmes et les chants, pour offrir à l’oreille et à l’âme une seule et même expérience, celle de la transe et de la Félicité dans un maelström musical. Jardin d’Eden, Félicité, est-ce que Loder La Vi n’aurait pas comme un goût de paradis?
Philippe Nanpon
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