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[Maurice] L’île Soeur se tourne vers l’écotourisme

QUEL TOURISME POUR DEMAIN? LA VISION MAURICIENNE D’ANYA DUNDOO.

Dans sa rubrique Paroles d’experts, notre confrère Le Journal des Archipels a laissé la parole à Anya Dundoo, chargée de réseau pour l’AMM (Association of Mauritian Manufacturers) & le label Made in Moris. A l’heure où La Réunion mise encore sur des équipements de loisirs peu respectueux de l’environnement, nos cousins mauriciens reviennent vers une vision durable et authentique de leur industrie touristique.

Tourisme île Maurice Anya Dundoo, chargée de réseau pour l’AMM (Association of Mauritian Manufacturers) & le label Made in Moris.
Anya Dundoo, chargée de réseau pour l’AMM (Association of Mauritian Manufacturers) & le label Made in Moris à l’île Maurice.

L’Écotourisme est certes l’expérience d’une nature préservée, mais c’est aussi l’action de consommer des produits et services touristiques développés en circuit court.
L’intégration des notions de production et consommation responsables est une pratique qui permet sur le long terme la création d’une offre écotouristique pérenne.
Pour échapper aux circuits classiques, et répondre aux aspirations des visiteurs, il faut que le secteur touristique innove. Pour cela il lui faut créer des expériences ancrées dans la culture locale et le paysage.
Si nous voulons différencier l’offre mauricienne et la rendre plus durable, c’est en valorisant le savoir-faire local, en créant des expériences et produits authentiques qui ont un véritable impact pour la sauvegarde de notre île. Qui dit achat responsable, dit proposition responsable, en faisant attention au “greenwashing” et aussi, comme j’aime le dire au, “Local washing”.

L’offre locale ne doit-elle pas inclure plus fortement la notion d’achat responsable?

L’écotourisme commence avec l’offre sur le territoire. Je dirais même qu’il commence avec le choix de la destination pour le voyageur. Il est important que le secteur hôtelier se source de plus en plus auprès d’entrepreneurs locaux, mais aussi, développe avec eux des expériences et produits liés à la demande de ce nouveau touriste.
Et qu’est-ce qu’il veut ce touriste ? Il ne veut pas seulement manger des produits frais et locaux. Il veut savoir que son argent dépensé va alimenter des artisans ou une industrie locale. Il veut vivre une expérience unique liée à la destination.
Nous voyons se concrétiser cette année les fruits de certains projets à impact durable entre le secteur touristique et le réseau Made in Moris, sur lesquels nous travaillons depuis 2 ans. Quels que soient les outils utilisés, une profonde réflexion sur les valeurs et les impacts est importante pour donner la direction. Avec le label, qui est un outil de transformation, nous avons accompagné dans ce sens plusieurs adhérents et partenaires.
Il est primordial de créer des opportunités qui valorisent tous les secteurs et qui changent d’une économie linéaire à une véritable circularité. Il faut créer des “win-win situations” pour nos entrepreneurs locaux dotés d’une réelle expertise, et surtout qui font l’effort de mettre en place des bonnes pratiques et des processus de production qualitatifs.
Nous avons une pléthore d’entrepreneurs qui ont de l’expertise et la créativité nécessaires, il ne reste plus au secteur touristique qu’à tendre la main et créer ensemble.

Anya Dundoo est chargée de réseau pour l’AMM (Association of Mauritian Manufacturers) & le label Made in Moris

« Le Journal des Archipels », 27 Juin 2022 | Maurice, Paroles d’experts

Le titre et le chapeau sont de Parallèle Sud

Le Journal des Archipels se présente comme un média fédérateur, prônant les échanges régionaux, les circuits courts et les économies d’échelle.

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